Les peintures de Simon Bergala confrontent
l’idéal de l’art, intimement lié à l’idéal de la cité, aux contingences
historiques qui font la vie de la ville et aux forces contradictoires qui la
constituent. Les figures architecturales et cartographiques qui s’y déploient
répondent autant à l’organisation de la ville qu’à celles du tableau et au
dispositif de l’exposition. Il envisage la fonction de l’art comme relevant en
partie de la modélisation de l’espace public. Ses peintures confrontent cette
dimension idéalisante et projective, aux phénomènes imprévisibles de « relation
» (selon l’expression de l’écrivain Édouard Glissant) qui constituent également
la ville. Chacune de ses peintures fonctionne comme un collage. Il procède à la
mise en relation d’espaces hétérogènes, fragmentaires, qui se condensent pour
créer chaque fois de nouveaux agencements imprévisibles. Ses peintures sur
vêtements comportent dans leur structure une double possibilité : être
accrochée au mur comme un tableau, le vêtement tombe ainsi autour du châssis ;
et être portée, la veste ou le sweat-shirt est ainsi déformé par le châssis qui
accueille la peinture et celle-ci se retrouve alors en mouvement dans l’espace
publique.
Après des études d’histoire de l’art puis
d’arts plastiques au sein des écoles des beaux-arts de Lyon et de Hambourg,
Simon Bergala (né en France en 1977) a résidé à Berlin, Los Angeles puis Paris.
Il a exposé à la galerie Hinterconti et à HFBK à Hambourg ainsi qu’à la galerie
Kolonie Wedding à Berlin. Son travail a été également montré au Frac Limousin,
à Los Angeles Contemporary Exhibition, à l’Institut d’Art Contemporain de
Villeurbanne pour « Rideaux/Blinds », à l’ESAM Caen pour « Soupe éternelle », à
La Tôlerie à Clermont-Ferrand ou au Crac Alsace à Altkirch. Son travail fait
partie de la collection d’art moderne et contemporain de Vénissieux.