Simon Bergala

Down Jacket, 2021




Les peintures de Simon Bergala confrontent l’idéal de l’art, intimement lié à l’idéal de la cité, aux contingences historiques qui font la vie de la ville et aux forces contradictoires qui la constituent. Les figures architecturales et cartographiques qui s’y déploient répondent autant à l’organisation de la ville qu’à celles du tableau et au dispositif de l’exposition. Il envisage la fonction de l’art comme relevant en partie de la modélisation de l’espace public. Ses peintures confrontent cette dimension idéalisante et projective, aux phénomènes imprévisibles de « relation » (selon l’expression de l’écrivain Édouard Glissant) qui constituent également la ville. Chacune de ses peintures fonctionne comme un collage. Il procède à la mise en relation d’espaces hétérogènes, fragmentaires, qui se condensent pour créer chaque fois de nouveaux agencements imprévisibles. Ses peintures sur vêtements comportent dans leur structure une double possibilité : être accrochée au mur comme un tableau, le vêtement tombe ainsi autour du châssis ; et être portée, la veste ou le sweat-shirt est ainsi déformé par le châssis qui accueille la peinture et celle-ci se retrouve alors en mouvement dans l’espace publique.

Après des études d’histoire de l’art puis d’arts plastiques au sein des écoles des beaux-arts de Lyon et de Hambourg, Simon Bergala (né en France en 1977) a résidé à Berlin, Los Angeles puis Paris. Il a exposé à la galerie Hinterconti et à HFBK à Hambourg ainsi qu’à la galerie Kolonie Wedding à Berlin. Son travail a été également montré au Frac Limousin, à Los Angeles Contemporary Exhibition, à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne pour « Rideaux/Blinds », à l’ESAM Caen pour « Soupe éternelle », à La Tôlerie à Clermont-Ferrand ou au Crac Alsace à Altkirch. Son travail fait partie de la collection d’art moderne et contemporain de Vénissieux.

Sur cette affiche, la peinture portée est sortie de l’espace d’exposition pour se présenter dans une rue de Lyon. Elle s’inscrit dans ce paysage bien connu des lyonnais·es : devant la fresque de mosaïque de la bourse du travail de Lyon qui représente une assemblée d’ouvriers, d’employés, de cadres venus à la recherche d’un emploi ou pour une réunion politico-syndicale. Le modèle portant la peinture s’inscrit dans cet environnement dans une relation de continuité. Les tenues des années 30 côtoient celle plus contemporaine du personnage de dos, ces deux époques, comme leurs problématiques sociopolitiques se mêlent et s’imbriquent.  
 

http://www.simon-bergala.com/