Ôter le superflu, ne laisser que l’essentiel
; amener vers l’abstraction une situation existante ; construire et
déconstruire des formes liées à l’espace et à l’idée de temps, sont autant de
modalités du travail de Guillaume Perez. Les tensions entre les plans, les
couleurs ou la relation entre volume et espace deviennent la dynamique d’une
pratique s’apparentant à de la peinture. Il s’agit d’une tentative d’en traiter
le support, l’histoire, le langage et les paramètres, sans la produire
réellement. La peinture comme un objet, et aussi comme une forme, une surface :
minimaliste, souvent monochrome et géométriquement plane. Dans ce processus,
essentiellement pictural, les matériaux revêtent une grande importance. Souvent
trouvés, usés, ils sont soigneusement choisis pour leur potentiel en tant que
support. Inscrit dans une perspective historique, l’artiste déplace les enjeux
du plan à l’espace : les formes de l’avant-garde, du modernisme et de l’art
minimal, sont déstructurées jusqu’à devenir les éléments de son vocabulaire
plastique. L’utilisation de fragments, de morceaux hétérogènes qui passent par
l’atelier et qu’il faudra réadapter pour chaque nouvel environnement, produit
une esthétique de l’instable. L’ensemble conjugue une réflexion sur la pratique
de la peinture, de son statut, à une manière de parler de l’espace qui
l’entoure.
Guillaume Perez (né à Lyon en 1979) est
diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Son travail a
été exposé au CAPC de Bordeaux, à l’URDLA, à l’INSA de Lyon, à la MLIS au
Centre des livres d’artistes de St Yrieix-La-Perche. Il prépare actuellement
une exposition à la galerie ETC à Paris. Il est un des co-fondateurs des
Éditions Expos é-e-s et des ateliers partagés V-À-V à Villeurbanne.