Sophie Lamm • les grands ensembles

Objet éditiorial en cours de réalisation




Cet objet éditorial, pensé à partir de l’œuvre La ronde à l’intérieur de Sophie Lamm (production Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA), prend forme autour de quelques intentions: il contient des sculptures à manipuler, un album dessiné et des textes ; il est ludique ; un graphiste y est associé.

En 2019, Sophie Lamm est invitée par le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA à réaliser une résidence en partenariat avec l’entreprise CDA Développement à Châtellerault, spécialisée dans la fabrication de pièces injectées en matière plastique.

L’œuvre qui découle de cette résidence est une installation sculpturale composée de plus de 500 éléments déployés au sol et au mur. Imbriqués, les maillons aux couleurs vieillies tranchent avec la palette acidulée et artificielle des formes coudées qui évoquent des pieds sans orteils, des chaussettes ou des bottes de lutin. L’aspect ludique de l’œuvre est troublé par sa qualité organique.

L’artiste a conçu le moule de ces pièces qu’elle a ensuite assemblées selon un code couleur précis. Enchaînée, voire aliénée par ce répétitif travail de fabrication, elle a élaboré cette œuvre labyrinthique, espace tout à la fois emprisonnant et structurant qui traduit les méandres de l’espace mental. 

Cette période incertaine a remis en question l’exposition de la pièce et permis une conversation dans la longueur entre Sophie Lamm et Magalie Meunier, qui suit cette aventure depuis son commencement. Le manque d’expérimentation physique de la pièce s’est transformé en une projection mentale. 


Nous l’avons revue naître dans l’environnement de l’entreprise de Châtellerault, se confronter aux navires négriers bordelais, devenir internal model, résonner aux mots prononcés par Mario Savio en 1964, évoquer la somathèque des corps et leur désarticulation, comme dans le synopsis d’un film explorant les “autours” de sa production.

Cet objet éditorial est la prolongation, l’élongation, une vue intime sur l’envers du décor de La Ronde à l’intérieur, qui se détache de l’œuvre même pour prendre son indépendance, dans un objet à manipuler.

Dans une logique de décélération qui nous semble nécessaire, nous souhaitons prendre attention aux strates qui rendent compte des fantômes entourant le processus de production. Mais aussi voir comment les recherches se prolongent et se donnent à être perçues dans de nouvelles formes. C’est également une envie de réfléchir à la diffusion d’une pratique hors du contexte de l’exposition, en jouant de la porosité des milieux: l’usine, l’espace d’exposition, l’école, la maison. Des milieux où l’on vit, qui font société. Le lieu de l’édition verra naître un objet intemporel entre perte de singularité, mécanisation des gestes, perte du tracé et épanouissement dans le jeu.  

Studio Ganek accompagne l’édition de cet objet éditorial.
Une résidence à Gegenüber Leipzig (grâce à Art3 Valence, Bureau Muséal et l’OFAJ) a permis à Sophie Lamm et Magalie Meunier de développer ce projet.

Nous recherchons actuellement des partenaires pour le poursuivre.