Julien Guinand & Les Amis du Musée d’Art et d’Industrie

Coal & Steel, 2025


© Julien Guinand

L’artiste:

Julien Guinand approfondit un travail photographique documentaire et expérimental tourné vers le territoire, dans des lieux où se jouent une histoire sociale et environnementale.

Il s’intéresse aux écologies abîmées — celles qui sont issues de la modernisation et de l’exploitation intensive des territoires, celles qui suivent des catastrophes ou celles qui vont de pair avec des occupations militaires ou industrielles massives.

Les éléments de la nature, les forces visibles et invisibles, les traces du temps et les potentialités esthétiques des espaces sont à la base de ses travaux. Il porte une attention picturale particulière aux sujets qu’il documente et œuvre au sein d’une tension entre document et image-objet.

La nature composite de son travail est étendu à la production de vidéos et d’œuvres sonores faisant échos à ses images, ainsi qu’aux documents et archives divers qu’il collecte pour ses projets.


En 2017, il a été résident à la Villa Kujoyama à Kyoto, également lauréat de la commande nationale du CNAP Les Regards du Grand Paris, et a bénéficié du soutien de la Fondation des Artistes pour un projet au long court mené au Japon. Intitulé Two mountains, ce projet documente la fabrique et la destruction du paysage dans le Japon contemporain, et a fait l’objet d’un livre publié aux éditions Hatje Cantz Verlag en 2021, ainsi que d’une importante exposition au Musée des Beaux-Arts de Chambéry en 2022.

La même année, il amorce une résidence de création au Centre d’art éditeur Le Point du jour à Cherbourg au cours de laquelle il s’intéresse à la nucléarisation du territoire et son impact sur le paysage. En 2024, il obtient le Soutien à la photographie documentaire contemporaine du CNAP pour poursuivre ce projet dans la péninsule de Shimokita au Japon, un territoire analogue, qui donne  lieu en 2025 à une importante exposition personnelle intitulée Presqu’îles au Point du jour. En 2026 aura lieu une exposition au Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne, restitutant deux ans de résidence sur le territoire.


Le travail de Julien Guinand est présent dans plusieurs collections publiques et privées comme le FNAC, le FRAC Auvergne, ou encore la Fondation Hermès, a fait l’objet de nombreuses citations dans des publications comme Photographie contemporaine & anthropocène de Danièle Méaux (Filigranes éditions) et 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours de Michel Poivert (Textuel). Il collabore étroitement avec des scientifiques et des historiens de l’art comme Jean-François Chevrier et Sophie Houdart.


Julien Guinand a fait des études de lettres, de musique et d’arts plastiques. Il est diplômé en 2000 de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Depuis 2007, il enseigne à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon. En 2009 il a cofondé l’école de photographie Bloo qu’il a dirigé jusqu’en 2018 et il intervient régulièrement dans des écoles d’art et des universités.



La structure:

Le Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne est un lieu majeur de valorisation du patrimoine industriel et du design. Il conserve trois collections emblématiques – armes, cycles et rubans – reconnues au niveau national et international, qui témoignent du savoir-faire technique et artistique de la région.

À travers ses expositions permanentes et temporaires, le musée explore les liens entre tradition et modernité, technique et esthétique, objets du quotidien et création contemporaine. Il joue un rôle-clé dans la transmission d’un héritage industriel en constante évolution.

Aux côtés du musée, l’Association des Amis du Musée d’Art et d’Industrie soutient activement la valorisation des collections et leur ouverture à de nouveaux publics. Forte de 250 membres, elle contribue à l’enrichissement des fonds, au montage de projets culturels et au dialogue avec les milieux professionnels. Par son engagement, elle participe au rayonnement d’un musée tourné vers l’avenir.

Le projet:

Julien Guinand a réalisé une série de photographies de machines industrielles et des paysages qui les entourent dans plusieurs entreprises stéphanoises. Isolées de leur environnement, saisies frontalement, ces machines apparaissent comme des figures singulières, presque sculpturales. Tirées en grand format, les images prennent l’allure de portraits, révélant la puissance silencieuse de ces outils et la beauté brute du monde industriel.

Le photographe présente ici une première étape composée de 5 photographies. Ce travail s’inscrit dans une lecture élargie du paysage stéphanois, marqué par une histoire longue de l’exploitation minière. Depuis le XVIIIe siècle, l’extraction du charbon a façonné le territoire, creusant le sous-sol et élevant des crassiers – ces collines artificielles formées par les résidus miniers. À partir des années 1970, avec la fin de l’activité houillère, ces sites se sont transformés pour accueillir une nouvelle génération d’entreprises industrielles. Julien Guinand interroge cette stratification historique en partant à la rencontre de ces lieux et de ceux qui y travaillent aujourd’hui, dans un paysage façonné autant par la mémoire que par l’innovation.
 

+ d’infos: 

julienguinand.fr
mai.saint-etienne.fr